blog de ressources pédagogiques pour l'école primaire
9 Avril 2025
Vidéos pour apprendre à apprendre
Vidéos vues en animation pédagogique, basées sur des travaux d'experts en neurosciences
Pratiquer la mémoire comme une marche en forêt:
Les 4 piliers pour bien apprendre (Stanislas Dehaene)
Les 4 piliers pour bien apprendre (Stanislas Dehaene) : exemples
4 conseils à la maison pour améliorer l'apprentissage:
Pour faire comprendre à vos élèves pourquoi ils doivent écouter en classe et ne pas jouer pendant les cours avec la règle, le scotch, la mouche, le stylo, le compas, la calculatrice,...... ;)
https://www.youtube.com/watch?v=-VnhNf9DeQA
(l'image figée de la vidéo qu'on obtient en intégrant la vidéo donne trop d'informations aux élèves, je passe donc par un lien à cliquer, vous comprendrez après l'avoir vu ;) je vous conseille de l'avancer d'une seconde au préalable avant de la diffuser en classe)
3 articles très intéressants sur la mémorisation:
“Dans la mémorisation, ce qui ne fonctionne pas du tout c’est de relire son cours” - VousNousIls
Comment apprendre à bien mémoriser ? - VousNousIls
Les clés pour mieux mémoriser - #PROFPOWER
Articles en lien sur le blog:
*Comment construire une carte mentale
*Poésie: le procédé par effacement - Les bons plans de Gandalf
Un résumé personnel des articles de nousvousils (je recommande de lire d'abord et en entier "les Clés pour mieux mémoriser")
Comment apprendre à bien mémoriser ?
*La mémorisation se fait par étapes. L’attention est la première entrée nécessaire pour mémoriser. Quand une information est captée, elle parcourt différents endroits dans le cerveau et suit des étapes dépendantes les unes des autres. L’information est d’abord captée par les sens (vue, ouïe, toucher…) et rejoint la mémoire sensorielle. La plupart de ces informations sont saisies sans y prêter attention et ne sont donc pas conservées (note de Gandalf : donc si on n’écoute pas en classe, on ne peut accéder au maillon suivant la mémoire de travail et encore moins à la mémoire de stockage). Ensuite, l’information arrive dans la mémoire de travail et est conservée le temps de procéder à la tâche désirée. Nous gardons par exemple en mémoire quelques secondes un numéro de téléphone pour le composer. Si l’information nécessite d’être retenue plus longtemps, elle s’ancre alors dans la mémoire à long terme. C’est elle qui nous permet de comprendre le sens des mots, d’avoir une culture générale (mémoire sémantique), de nous souvenir d’événements personnels, de notre propre expérience (mémoire épisodique) ou bien encore de savoir comment aller au travail de manière quasi automatique (mémoire procédurale).
*La mémoire de travail est limitée dans sa capacité d’accueil. Elle peut retenir quatre à sept informations seulement. Un des moyens de contourner cette limite est d’assembler les éléments. Par exemple, pour un numéro de téléphone, on n’apprend pas les dix numéros mais on les regroupe deux par deux. Cette mémoire est aussi restreinte dans le temps, à quelques minutes.
La mémoire à long terme, elle, est illimitée dans le temps et dans sa contenance. On peut apprendre autant d’informations qu’on le désire, mais encore faut-il réussir à ce que l’information parvienne jusqu’à cette mémoire et y reste.
*La mémoire sémantique est importante pour apprendre car l’acquisition des nouvelles informations s’appuie sur les anciennes qui s’y trouvent. Avant de commencer une nouvelle séquence, l’enseignant peut par exemple demander aux enfants ce qu’ils savent sur ce sujet ou ce qu’ils en pensent. L’enseignement fera alors écho à leurs connaissances ou à leurs interrogations et cela les aidera à mémoriser. Il faut également revenir régulièrement sur ce qui a été vu et amener les élèves à se demander au début de la journée ce qu’ils ont appris la veille et à la fin de la journée à récapituler ce qu’ils ont fait.
“Dans la mémorisation, ce qui ne fonctionne pas du tout c’est de relire son cours”
Interview du champion de France de mémoire depuis 2015, formateur reconnu, conférencier, auteur et président de l’Association des sports de mémoire.
*Il y a trois grandes facultés à développer : l’attention, l’association et la répétition (ou l’entraînement). Toute stratégie qui fait travailler l’une de ces trois compétences est forcément bénéfique. Souvent, on néglige l’association, donc je conseille vraiment de commencer par là, parce que c’est la moins intuitive.
*Plus on fait appel à nos cinq sens, plus on active notre cerveau et meilleure est la rétention de l’information.
*Dans la mémorisation, ce qui ne fonctionne pas du tout quand on révise, c’est de relire son cours. Relire, c’est une perte de temps. Ce qu’il faut faire à la place, c’est s’entraîner (note de Gandalf: voir cône d'apprentissage d'Edgar Dale).
* Au lieu de commencer par relire quand on révise, il vaut mieux commencer par se tester. Il y a deux façons de faire : la “feuille blanche” (on prend une feuille et on note tout ce dont on se souvient du cours), qui est la méthode la plus efficace mais aussi la plus difficile, ou bien, si on a préparé des questions, on y répond directement. Sinon, on peut prendre le plan du cours, le regarder et essayer de retrouver le contenu. Pourquoi est-ce plus efficace ? Parce qu’on a plusieurs biais cognitifs, dont le premier est le biais de confirmation. Quand on relit ses notes, on ne fait que regarder ce qu’on connaît déjà et on entretient ce qu’on appelle “l’illusion de la connaissance”. Alors que si on commence par se tester, parfois on ne retrouve pas grand-chose, parfois on se souvient de pas mal de points. Dans les deux cas, ça rend la relecture suivante beaucoup plus efficace, parce qu’on ne relit pas ce qu’on connaît déjà (pas de temps à perdre) et on se focalise sur ce qui nous manque ou qu’on a mal retenu.
*En ce qui concerne l’attention, le plus gros “red flag”, c’est de vouloir travailler jusqu’à l’épuisement. J’ai beaucoup d’élèves qui s’imposent des séances de deux heures non-stop, et, à la fin, ils sont complètement vidés, ils arrêtent et ne reprennent jamais. Il vaut mieux fractionner, comme en sport. La méthode la plus connue, c’est le Pomodoro : on travaille 25 minutes, puis on fait 5 minutes de pause. Ça marche super bien, parce qu’on est intense pendant 25 minutes, puis on récupère un peu. Donc l’idée, c’est de faire des petites pauses régulièrement, plutôt que de s’acharner jusqu’à être épuisé.
*Une étude récente de l’Inserm s’inquiète de la baisse des capacités cognitives chez les enfants, notamment à cause de l’omniprésence des écrans. Comment analysez-vous l’impact des nouvelles technologies et des réseaux sociaux sur notre capacité d’attention et de mémorisation ?
Je conseille de mettre en place des “rituels de désintoxication”. Par exemple, le soir, à partir de 17-18h, je pose mon téléphone loin de moi, en général dans mon bureau. Comme ça, il faut faire l’effort d’aller le chercher. Et puis, le dimanche, je coupe tout : mon téléphone ne me sert plus que pour passer ou recevoir des appels, c’est tout.
L’idée, c’est de s’aménager des moments sans rien faire. Pendant des milliers d’années, notre cerveau a évolué en s’ennuyant de temps en temps. Quand on s’ennuie, certains processus essentiels s’enclenchent. Alors que scroller sur son smartphone, ce n’est pas “ne rien faire” : on ne laisse pas au cerveau l’occasion de déclencher ces mécanismes dont il a besoin pour rester en bonne santé. En gros, je recommande de se créer des “espaces d’ennui”.
*Sur le long terme, dans les organisations ou en classe, on sait qu’un enfant apprend mieux dans un environnement bienveillant. Pourquoi ? Parce que dans un environnement bienveillant, on s’autorise à faire des erreurs et on reçoit des retours constructifs de la part du groupe, ce qui nous fait progresser. À l’inverse, dans un environnement stressant, on va essayer de dissimuler ses erreurs, et du coup, on n’apprend pas. C’est la dimension « groupe ».
Ensuite, du point de vue individuel, j’ai un exemple à vous donner. Le 28 novembre, j’étais invité sur le Magazine de la santé, où l’on m’a demandé de faire une démonstration de mémorisation en direct de 20 mots à retenir en 1 minute 30. Avec l’expérience, je sais qu’entre ce que j’arrive à faire chez moi et ce que je fais en plateau, je dois généralement multiplier mon temps par deux ou trois. À la maison, mon record pour 20 mots est de 26 secondes. Sur le plateau, j’ai donc demandé 1 minute 30, parce qu’il y a la pression du direct, 500 000 téléspectateurs, tout ça est stressant ! Le stress impacte directement nos capacités. Et pas seulement le stress, d’ailleurs, mais aussi tous les éléments perturbateurs extérieurs.